La Vasectomie

 

La vasectomie est une intervention chirurgicale de stérilisation masculine destinée à empêcher définitivement la présence de spermatozoïdes dans le sperme. Réalisée le plus souvent sous anesthésie locale, elle consiste à interrompre la continuité des canaux déférents, ces fins conduits qui transportent les spermatozoïdes depuis les testicules. L'opération se déroule au niveau du scrotum et vise à rendre l’éjaculat dépourvu de spermatozoïdes, sans modifier ni la quantité ni l’aspect du liquide séminal.

 

Dans la majorité des cas, le chirurgien retire une petite portion de chaque canal déférent avant d'en obturer les extrémités, par ligature, coagulation ou autre technique. Bien que des interventions de reperméabilisation existent, leur efficacité reste aléatoire. La vasectomie doit donc être considérée comme une méthode essentiellement définitive. L'intérêt pour cette procédure ne cesse d'augmenter : selon la Sécurité sociale, le nombre d’hommes ayant subi une vasectomie bilatérale a progressé de 491 % entre 2010 et 2018.

 

Tous les hommes majeurs et capables peuvent demander une vasectomie, sans condition d’âge minimum, de statut familial ou de nombre d’enfants. Toutefois, cette intervention ne peut être réalisée chez des mineurs ou chez des personnes majeures dont les facultés mentales sont altérées. Le patient doit exprimer clairement son renoncement à toute future paternité. Lorsque l’homme vit en couple, il est recommandé que cette décision soit partagée, même si la loi n’exige pas d’accord du partenaire.

 

Si de plus en plus d’hommes optent pour la vasectomie, c’est notamment parce qu’ils souhaitent participer davantage à la contraception du couple. Les méthodes féminines, qu’il s’agisse de la pilule ou du stérilet, sont parfois associées à des effets secondaires lourds. Par ailleurs, la diffusion d’informations fiables a permis de corriger de nombreuses idées reçues. On sait maintenant que la vasectomie est une méthode simple, très efficace, durable et économiquement avantageuse.

 

L’opération elle-même est brève. Le chirurgien réalise deux petites incisions dans le scrotum, sectionne les canaux déférents et en retire une courte partie.

Une consultation préopératoire permet d’aborder la possibilité, si le patient le souhaite, de conserver du sperme dans une banque spécialisée grâce à la cryopréservation. L’intervention présente peu de risques et entraîne généralement moins de complications que la ligature des trompes chez les femmes.

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Les effets secondaires sont rares. Certains patients peuvent ressentir un hématome, de légers saignements, une infection passagère ou une douleur aiguë ou chronique. Une inflammation de l’épididyme peut également survenir de façon exceptionnelle. Après l’opération, quelques jours de repos sont souvent nécessaires, et une semaine d'arrêt est conseillée pour les métiers physiques. Des sous-vêtements serrés, l’application de glace et des analgésiques permettent de réduire l’inconfort.

 

 

La stérilité n’est pas immédiate : des spermatozoïdes restent présents dans les vésicules séminales pendant environ 12 semaines, ou une vingtaine d’éjaculations.

Un spermogramme est indispensable pour confirmer l’azoospermie avant d'arrêter toute contraception. L’efficacité de la vasectomie atteint 99 %, les échecs étant principalement liés à une absence de contraception durant la période transitoire ou, plus rarement, à une reperméabilisation spontanée des canaux.

 

Contrairement à certaines idées anciennes, la vasectomie n’entraîne aucune altération de la virilité : les hormones masculines, la libido, les érections et l’éjaculation demeurent inchangées. La sexualité n’est donc pas affectée.

 

Enfin, d'un point de vue légal, la vasectomie est encadrée depuis les années 1990. Avant cette date, elle pouvait être assimilée à une mutilation. Aujourd’hui, la stérilisation contraceptive est autorisée chez les majeurs capables, à condition qu’elle soit volontaire, éclairée et précédée d’un délai de réflexion.